Inutile de chercher midi à quatorze heure, The Echo Show est la meilleure suite que Yéti Lane pouvait nous offrir après son excellent premier album éponyme et l’EP Twice. Et pourtant, on pouvait craindre quelques dommages discographiques suite au départ du compagnon de longue date LoAc. Yéti Lane n’a rien perdu de sa puissance sonore. Au contraire, on n’a pas l’impression qu’ils ne sont que deux et ils ont même gagné en amplitude mélodique. Creusant le sillon d’une musique sans cesse en ébullition qui va du Krautrock au Shoegazing, Yéti Lane s’envole avec The Echo Show vers des sonorités plus riches, avouant même dès la couverture du disque une filiation curieuse entre Simon & Garfunkel et Kraftwerk (période Trans-Europe-Express). Derrière ce clin d’œil, The Echo Show confirme ce que l’on avait déjà pu entendre sur Twice EP: un nouveau (mur du) son spatialisé et une écriture alliant songwriting de premier ordre et un psychédélisme éthéré. L’inaugural Analog Wheel fait passer Kraftwerk pour du My Bloody Valentine avant qu’une succession de moments cosmiques (comprendre dans le sens kosmische Musik) remplis de claviers vintages, de batteries métronomiques et de guitares reverbées, viennent se mettre au service des treize morceaux dont le bouquet final, Faded Spectrum reste un des moments fort de The Echo Show. Devant tout se déferlement de maîtrise et d’ingéniosité, on se demande si nous ne sommes déjà pas en présence d’un des albums les plus importants de 2012.