Jusqu’à aujourd’hui, il fallait se lever tôt pour avoir déjà entendu, ou même avoir lu, quelque chose sur Blithe Field. Mais les choses risquent de changer avec l’arrivée sur le vieux continent de son dernier album Warm Blood, sorti sur le tout nouveau label français Poulpe Mort.
Blithe Field est le projet mené par un certain Spencer Radcliffe, jeune américain d’à peine 20 ans et déjà auteur depuis 2008 de plusieurs EP et d’un premier album (Two Hearted) sorti l’année passée. Originaire du Middle West américain (Athens, Ohio), Blithe Fields écrit depuis sa chambre d’adolescent des hymnes de poches à la fragilité lumineuse pendant que d’autres jeunes de sa génération pensent plus à draguer la fille des voisins. Sorte de The Album Leaf lo-fi ou de The Books artisanal, celui qui préfère se référencer auprès d’artistes plus pointus comme Bogdan Raczinski, Bibio et Tarentel, délivre une musique d’une beauté minimale. Agencée avec seulement un sampler, duquel sortent des échantillons de guitares, des voix, des beats, la musique de Blithe Fields tutoie une certaine intimité candide dans un patchwork de folk semi-organique. Spencer Radcliffe déconstruit ce qu’il enregistre pour mieux le reconstruire et en profite pour réinventer un nouveau langage. Pied de nez à un certain folk lo-fi, Blithe Field magnétise son auditoire avec un goût prononcé de l’épure. Laisser la musique grandir en vous, c’est le mieux que vous puissiez faire à l’écoute de l’ingénuité enfantine de Perry St.1 et l’illumination lunaire d’In The Moonlight. Album de voyage à écouter les yeux fermés, Warm Blood a cette capacité fantastique de nous faire revivre nos tournoiements adolescents.