« J’imagine qu’il
y a des gens qui naissent avec la tragédie dans le sang ». Cette
réplique tirée du film Donnie Darko va
à merveille au groupe Darko, dont le nom est probablement un clin d’œil au film
de Richard Kelly. « Probablement » car on sait très peu de choses sur
ce nouveau groupe rouennais. Préférant être éclairés par la lune plutôt que par
la lumière d’un soleil doré (comprend qui sait), Darko voue un certain goût
pour l’anonymat et les ambiances floues. Avec un nom d’une noirceur indélébile,
Darko joue le mystère pour amplifier l’envie d’en savoir plus à leur sujet. Et
leur musique n’est pas en reste. Perdu dans une beauté clair-obscur, ce premier
Ep sorti au crépuscule d’une année riche en découvertes, est éclairé à la
bougie comme une peinture de Georges de la Tour. Ses trois premiers morceaux fascinent par
leur froideur et leur côté romantique. Grâce à Darko, Rouen n’a jamais autant
ressemblé au Manchester de Kevin Cummins. Des guitares cristallines qui
s’évaporent dans un shoegazing étoilé. Un
chant vaporeux rempli d’âmes abandonnées. C’est avec cette recette que Darko
marque des points et risque fort de faire de l’ombre à la concurrence s’il
concrétise cette magie sur un long format. D’emblé, Darko impressionne et rend
nos nuits plus belles que nos jours.