Les groupes folk se suivent et se ressemblent beaucoup. A
vrai dire, une certaine lassitude s’installait lorsque l’on découvrait de
nouveaux venus. Mais parfois, dans la pléthore de groupes à chemise de bucheron
qu’il nous est donné d’écouter, certains sortent du lot. Est-ce parce qu’ils
nous rappellent des sons que nous avons déjà entendus et aimés par-dessus tout
ou est-ce parce qu’ils dégagent une certaine singularité ? Le second EP de
Wolves & Moons répond aux deux questions à la fois.
Wolves & Moons est un groupe franco-anglais formé en 2011 autour de Richard Allen, jeune anglais (ressemblant à Daevid Allen de Gong) aux cheveux longs et aux idées toutes aussi longues.
Avec les quatre nouveaux morceaux de Brother, Wolves & Moons « chante l’amour, la beauté de la nature, les belles choses de la vie à travers des textes poétiques parfois teintés de mélancolies ». Ils réussissent à nous faire voyager avec leur Americana héritière des grands classiques du folk. On pense obligatoirement à David Crosby, à Graham Nash mais aussi à des groupes plus proches de nous comme Fleet Foxes ou The Dodos.
"Brother" et "Sick & Tired" donnent l’envie sauvage de monter sur son cheval et partir courir les grandes étendues de l’ouest américain, éclairé par la lune et guidé par les cris des loups. "Dreamer" aurait très bien pu figurer sur l’énormissime If I Could Remember My Name de qui vous savez. Mais le meilleur de Wolves & Moons se situe en fin de disque "At The Time". Un titre bercé par le raffinement mélodique à mi chemin entre The Dodos et Grizzly Bear. L’envie de partir très loin provoqué par le premier titre de l’EP se réalise enfin. Grâce à l’ineffable impression de légèreté.
Passeur et enjoliveur d’un patrimoine folk délavé d’avoir trop été joué, Wolves & Moons réussit le tour de force de redorer le blason d’un style qui avait perdu sa pureté et sa limpidité depuis trop longtemps.