Album de l’année. A elle seule, cette phrase devrait suffire
à convaincre les plus récalcitrants lorsqu’on nous demande notre avis sur Super Forma, dernier album en date
d’Orval Carlos Sibelius. Mais voilà, l’exercice de la chronique se doit de
justifier le pourquoi du comment. Même lorsqu’il suffit, comme ici, d’écouter ses dix nouveaux titres pour être totalement concquis.
Puisqu’il faut se justifier, on peut dire avec une certaine dose d’emphase que nous sommes en présence d’une épiphanie de psychédélisme moderne. Un peu comme l’étaient à leur époque S.F Sorrow des Pretty Things ou The Pipers At The Gates Of Dawn de Pink Floyd. Super Forma est de la même trempe et devient aussi essentiel que ses ainés. Rarement un album actuel a aussi bien représenté cette période de retromanie dans laquelle nous vivons. Album Huxleyien, Super Forma ouvre les portes derrière lesquelles se cache un monde en technicolor mis en son par un Magic Band. Album à tiroirs, pour ne pas dire labyrinthique, le successeur de Recovery Tapes (2011) est une expérience qui ne se vit que dans son intégralité. Les titres s’assemblent comme les pièces d’un puzzle et ont leur consistance que s’ils sont imbriqués ensemble. Que serait le tube Desintegração sans l’ouverture Beach Boysienne Sonho de Songes ? Idem pour les rythmes surf d’Asteroïd contrebalancés par les ambiances indiennes de Spinning Round et africaines de l’immense Burundi.
D’une toute autre envergure que Recovery Tapes, Super Forma fait entrer Axel Monneau dans la cour des grands et, par la même occasion renvoie Jacco Gardner dans sa pouponnière.