Cranes Records est un label qui sort des merveilles. Une
sorte de label aux goûts sûrs dans lesquels on peut piocher n’importe quel disque
et on saura qu’il nous plaira sans même avoir écouté une note. Comme l'on fait avant eux
les géniaux Dead Horse One, les talentueux The Dead Mantra, c’est au tour de Seventeen At This Time de renouveler
sur un long format le succès de leur très prometteur premier EP.
Conformes aux espoirs que l’on avait fondés sur eux, Seventeen At This Time soigne son envol vers les hauteurs new-wave comme un Kamikaze se dirigeant vers sa cible. Dans ce Tokkoubana, le duo parisien a eu la bonne idée de remettre dans le tracklisting deux titres connus: Everything I Touch Goes Wrong et The Ballad Of Bobby Beausoleil. Deux titres qui n’ont rien à envier à Echo & The Bunnymen avec le maniérisme de Ian McCulloch en moins. On retrouve aussi le vaporeux The Grass Is Always Browner, texte de Douglas Pearce (Death In June) mis en son par le duo parisien qui a déjà fait l’objet d’une sortie numérique pour la très recommandable série Cheap Recordings du Label Le Turc Mécanique. Sur le reste de l’album, Seventeen At This Time nous fait partager ses nuits sans brouillards seulement, éclairées par une lune meurtrière. Tokkoubana tutoie les anges (Angel), use du second degré (Angela Merkel) et joue avec le feu avec l’aide d'une basse cold wave et de guitares cristallines.
À l'image de cette légende japonaise qui dit que la Tokkoubana est une fleur dorée que les avions kamikazes semblaient larguer sur le trajet de leur futur impact, Seventeen At This Time sème petit à petit des bombes discographiques à l’impact irréversible.