Doit-on encore rappeler que la Grèce est le nouvel Eldorado d’une pop subtile et riche ? La péninsule Hellénique est en plein bouleversement mais possède un label à l’oreille bien structurée Inner Ear Records. On en a déjà fait l’agréable constat avec les dernières sorties Baby Guru, Electric Litany, Egg Hell… Nouvel arrivant sur le label à l’ouïe fine, Plastic Flowers risque fort de fleurir notre petit jardinet pop pour un bon bout de temps.
Duo basé à Thessalonique, le groupe est formé par George Samaras et Angelos Paschalidis et se réclame d’influences aussi diverses que Radiohead, Sigur Ros et Slowdive. Plastic Flowers aime le travail d’orfèvre et soigne aussi bien le contenu que le contenant. Depuis 2010, ils publient leurs morceaux que sur cassettes et vinyles. Donc rien de factice chez ces fleurs qui préfèrent les atmosphères brumeuses et les mélodies limpides au soleil plombant des étés trop chauds. Souvent Evergreen possède la légèreté et la chaleur des premiers rayons de soleil printaniers. Mais aussi la mélancolie et la nostalgie d’un temps révolu. Un temps insaisissable. Une inaccessibilité qui fait que l’on découvre sans cesse des nouveaux secrets à chaque écoute de l’album. Chargée de voix pleines d’écho contrebalancées par des boîtes à rythmes rigides, la musique de Plastic Flowers se joue sur des synthés analogiques et des amplis de guitares bons marchés. Le son d’instrument faisant souvent le son d’un morceau, Evergreen est un assemblage de mélodies lo-fi et rêveuses qui n’ont aucun mal à remplir l’espace.
De par leur nature, les fleurs en plastique ne dépérissent jamais. Rester toujours vert et garder les mêmes feuilles (mélodies) persistantes, c’est tout le mal que l’on peut souhaiter à Plastic Flowers.
Damien
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