Pop déconstruite, pop de chambre voici les termes utilisés par Fenster pour définir son univers musical.
En effet à l’écoute de ce deuxième opus de la formation berlino-newyorkaise on peut comprendre ces définitions.
Force est de constater également le chemin parcouru depuis l’album Bones paru en 2012 qui proposait une folk/pop bidouille cherchant ses démons sans jamais vraiment les trouver.
Le côté convenu et un peu trop sage du premier album disparaît complètement sur ce Pink Caves.
Dès l’intro cérémoniale de "Better Days" on comprend immédiatement l’ambition du groupe, le son est ample les structures harmoniques aventureuses et la voix de JJ Weihl s’avère complètement envoutante.
Les arpèges de "Sunday Owls" paraissent bercer un cocon fantomatique évoluant dans une atmosphère lancinante à souhait.
L’alternance de voix masculines et féminines apporte une dimension supplémentaire aux compositions notamment sur le très poppy "In the Walls" ou sur le ténébreux et introspectif "The Light".
Certains titres se démarquent ("Hit & Run", "1982") par une volonté plus accrocheuse mais globalement l’ambiance de l’album est aérienne à l’image de "True Love" et "On Repeat" où la voix de JJ plonge instantanément l’auditeur en état d’hypnose.
Une tonalité délicieusement obscure hante les 12 titres de Pink Caves comme si les trois musiciens voulaient expérimenter en façonnant leurs erreurs et mettre en valeur une naïveté et une fraicheur qu’ils semblaient avoir perdu.
La grâce de "Mirrors" et "Creatures" confirme que le label Morr Music ne s’est une fois de plus pas trompé avec ce trio qui n’a pas besoin d’ouvrir la fenêtre pour chasser les apparitions spectrales qu’évoque leur musique.
Cyrille