Bart Davenport n’est pas un nouveau venu dans la musique. Et pourtant, il faut prendre son mal en patience lorsque l’on veut trouver un minimum d’informations à son sujet. L’homme est jusqu’à aujourd’hui plus connu pour ses multiples groupes créés au début des années 2000 (The Kinetics, The Loved Ones, Honeycut…), qu’avec son projet solo. Cette volonté de tout le temps jouer dans différentes formations a sans doute empêché le San franciscain de ne pas avoir un minimum de reconnaissance de ce côté-ci de l’Atlantique. Dans ses différents albums solo qu’il compose depuis 2002, Bart Davenport expose son amour pour les belles mélodies influencées par Arthur Lee, Todd Rundgrun ou encore Jonathan Richman, tout en développant sa propre vision du rock californien. Quatre ans après Palaces, Bart Davenport délaisse les ambiances folk boisées de l’americana pour un dandysme pop plein de romantisme. Physical World est un album hybride qui aurait très bien pu paraître il y a plusieurs décennies au côté des Smiths, Lloyd Coyle et Aztec Camera…Ici, les guitares sont pleines de reverb. Bart Davenport n’hésite pas à se prendre pour Morrissey et crooner sur des pop songs matinées de soul (Dust in the Circuits). La réussite est souvent là, comme avec le très sixties Wearing The Chames, ou les très 80’s Fuck Fame et Physical World. OnYour Own Planet fait méchamment penser à The Whitest Boy Alive, groupe d’Erlend Øye qui a dit de Bart Davenport qu’il était « the best one-guy-and-guitar performer there is ». Mais parfois, le songwriter dandy tombe un peu dans la facilité et le mimétisme à l’instar du morceau Every Little Step, copie conforme d’un titre de McCartney qui se prendrait pour Stevie Wonder. Mais cela ne doit pas nous empêcher de voir en Bart Davenport un prodige de la pop song parfaite et inusable.