On a connu des temps où Glasgow nous livrait des groupes propres sur eux et dansant. Orange Juice, Belle and Sebastian voire même Franz Ferdinand, puisque c’est d’eux que l’on parle, faisaient passer la bonne vieille ville écossaise pour une cité dans laquelle il faisait bon se prendre du bon temps.
Aujourd’hui, les choses semblent avoir changé si l’on en croit la toute dernière signature Domino Records, The Amazing Snakeheads. Avec eux, Glasgow ressemble plus à une ville interlope où le crime ne fait plus partie du fait divers mais d’une réalité quotidienne.
Trio formé par Dale Barclay, William Coombe et Jordanie Hutchinson, The Amazing Snakeheads livre un monument rock ‘n’ roll rempli de rage et de romance noire. Amphetamine Ballads est un album viscéral, intense, bercé au son du punk garage et d’une certaine forme de raw blues. On pense aux ballades meurtrières de Nick Cave. D’une électricité rare, ce premier album ressemble à une cérémonie vaudoue entre The Birhday Party et Dr John. On avance dans cet album avec la trouille au ventre mais avec tout de même le plaisir aux tympans. Toujours sur le fil du rasoir, Dale Barclay crache son venin et paralyse son auditeur. Il vocifère pour mieux lutter avec ses démons intérieurs. King Krule, à côté, ressemble à un enfant de chœur. Pas de tromperie ici, tout est bien réel. Bande son originale d’une ville en pleine perdition. Jamais un album n’aura aussi bien partagé l’odeur de la fumée et de l’alcool. Album nocturne, on a l’impression de côtoyer le crime dans des ruelles mal éclairées.
Après avoir tiré sur la queue du diable tout au long de l’album, c’est sur celle du tigre que The Amazing Snakeheads tire. Tiger By The Tail termine l’album comme une procession après un homicide. Tout le monde suit le cortège. Et nous suivrons à coup sûr les prochaines exactions de The Amazing Snakeheads.
Damien