Pour la pochette de son nouvel EP, The Great Artiste a choisi un détail d’une toile de Paul Signac, Le Démolisseur (1896). À l’instar du peintre anticonformiste qui inventa le pointillisme avec Seurat, The Greta avance par petits points qui ressemblent à des EP. Déjà trois à son actif. Et l’écoute successive de Before the End of the World (2012), At the Bridge of Dawn (2013) et de Big Sounds from the Big City Vol. 1 (2014) montre une évolution certaine. Mais ce qui ne change pas c’est cette volonté d’avancer en semant la terreur derrière eux. Il n’y qu’à regarder leurs différentes pochettes parsemées de symboles forts personnifiant la mort, la démolition et la guerre pour s’en rendre compte. Leur musique ne déroge pas au postulat que le groupe s’est fixé dès le départ. La formation nancéienne rend un vibrant hommage à une musique et à un mouvement qu’ils n’ont pas vécu mais qu’ils respectent. Le shoegaze. Bien sûr on pense aux débuts de Ride, à Loveless de qui vous savez ou encore à The Telescopes mais The Great Artiste vrombit magistralement comme un bombardier lâchant ses bombes. Big Sounds from the Big City Vol. 1 s’ouvre avec Shoegaze Or Die. Un titre porte étendard que le groupe joue comme un manifeste. Entre déflagrations sonores et bruits blancs, tout est là pour plaquer l’auditeur contre un mur du son.